Dans un monde en perpétuelle évolution, les métiers d’art ne sont pas en reste.
Bien au contraire : les tapissiers décorateurs et abat-jouristes s’approprient de nouvelles techniques, explorent des matériaux innovants et suivent de près les tendances du design pour proposer des créations résolument modernes — sans jamais renier l’héritage du savoir-faire traditionnel.
Le retour du sur-mesure… durable
Le fait main et le local séduisent de plus en plus une clientèle lassée des productions industrielles standardisées.
Le tapissier devient acteur d’un mode de consommation plus conscient : redonner vie à un siège ancien, c’est éviter d’acheter neuf, tout en valorisant une pièce chargée d’histoire.
Les matériaux écologiques ont aussi le vent en poupe : ouate recyclée, mousses végétales, toiles de jute, crin végétal ou animal…
Le tapissier garnisseur d’aujourd’hui intègre la notion de durabilité à chaque étape de la restauration ou de la création.
Des textiles techniques et écoresponsables
Les éditeurs de tissus proposent désormais des gammes innovantes alliant performance et esthétique : anti-taches, ignifugés, résistants aux UV ou à l’eau, adaptés aux usages extérieurs.
Certains sont tissés à partir de fibres recyclées, d’autres imprimés numériquement avec des encres non polluantes.
Côté style, les tendances 2025 s’orientent vers :
- Le maximalisme : velours imprimés, jacquards exubérants, mélanges de motifs
- Les tons terreux et minéraux : terracotta, argile, grès, olive
- Le style néo-classique twisté : meubles anciens modernisés par des tissus graphiques ou colorés
L’abat-jour, entre tradition et design contemporain
Longtemps considéré comme un simple accessoire, l’abat-jour fait son grand retour. Il devient objet d’expression artistique, parfois même pièce centrale d’un intérieur. Les abat-jouristes travaillent aujourd’hui avec des matières inattendues : papiers japonais, feuilles de métal martelé, textiles plissés à la main, dentelle vintage ou même bois cintré.
Les formes se diversifient : tambours XXL, cônes très hauts, formes sculpturales… L’éclairage devient à la fois fonctionnel et émotionnel, jouant avec les ombres, les textures et les reflets.
La technologie au service de l’artisanat
Si le geste manuel reste au cœur du métier, les artisans n’hésitent plus à intégrer des outils numériques dans leur processus :
- Modélisation 3D pour visualiser une pièce avant sa réalisation
- Découpe laser pour certaines structures
- Impression textile personnalisée à la demande
Ces apports permettent de gagner en précision, d’oser davantage dans la création, et d’offrir au client une expérience encore plus unique.
Et à l’École des Beaux Métiers ?
Les formations proposées suivent cette dynamique : tout en enseignant les techniques traditionnelles indispensables, elles encouragent la créativité contemporaine et l’exploration de nouvelles voies. Les élèves sont invités à expérimenter, à penser leurs projets comme des dialogues entre passé et présent, entre matière et usage.
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