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Le Métier de Tapissier Décorateur : Une Histoire Riche et Ancienne

Le métier de tapissier remonte au Moyen Âge, où les artisans confectionnaient des tentures murales pour isoler et décorer les intérieurs des demeures seigneuriales. Au fil des siècles, cette profession a évolué, intégrant la garniture de sièges et la création de décors textiles complexes.

Au XIIIᵉ siècle, les tapissiers étaient déjà distingués en différentes catégories, telles que les Sarrazinois et les Hautelissiers, spécialisés respectivement dans les tapis veloutés d’inspiration orientale et les tapisseries murales.

Sous le règne de Louis XIII, le métier s’est structuré davantage avec l’apparition des tapissiers Courtepointiers, qui étaient à la fois fabricants et commerçants de meubles garnis et de tapisseries.

Ces artisans étaient responsables de la création et de la restauration de pièces d’ameublement, contribuant ainsi à l’embellissement des intérieurs français et à la préservation du savoir-faire traditionnel. ​

L’Âge d’Or des Tapissiers : du Grand Siècle au XIXᵉ siècle

Durant le XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, sous les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, les tapissiers connaissent un véritable âge d’or. Ils collaborent étroitement avec les ébénistes, doreurs et autres artisans du mobilier pour répondre aux commandes de la Cour, de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. Le style devient une affaire d’État, et la tapisserie participe activement à l’éclat du mobilier français.

À cette époque, les décors deviennent plus raffinés : les sièges sont richement garnis et recouverts de tissus précieux comme le damas, la soie ou le velours. La garniture elle-même se perfectionne avec l’utilisation de sangles, de ressorts et de crin animal pour offrir plus de confort et de durabilité.

Les tapissiers prennent également part à l’agencement des espaces : rideaux, tentures murales, voilages, lits à baldaquin… ils deviennent des décorateurs à part entière, responsables de l’harmonie visuelle d’un intérieur.

Le XIXᵉ siècle : entre industrialisation et renaissance artisanale

Avec la Révolution industrielle, le métier évolue. La fabrication mécanique des tissus transforme l’approvisionnement et la pratique. Les grands magasins parisiens commencent à proposer du mobilier prêt à l’emploi, mettant à mal l’artisanat sur mesure. Pourtant, face à cette standardisation, une réaction s’organise : des mouvements artistiques comme l’Arts & Crafts en Angleterre ou l’Art Nouveau en France réhabilitent le travail de l’artisan et la beauté du fait main.

Le tapissier, loin de disparaître, s’adapte. Il intègre les innovations techniques tout en défendant les traditions. Il participe à la restauration de sièges anciens, à la conservation du patrimoine mobilier, et continue de créer sur commande pour une clientèle sensible à l’authenticité.

Aujourd’hui : un métier d’art au service de la mémoire et de la création

À l’heure actuelle, le métier de tapissier décorateur est reconnu comme métier d’art.

Il exige une grande maîtrise technique : démontage, sanglage, guindage, pose de toile forte, garniture traditionnelle ou moderne, finitions cloutées ou passepoilées…

Chaque pièce est un défi à la fois technique et esthétique.

Mais au-delà de la technique, c’est une certaine philosophie de la décoration qui s’exprime : celle du temps long, du geste précis, de la pièce unique.

Le tapissier d’aujourd’hui est aussi un créateur. Il allie tradition et design, revisite des assises anciennes avec des tissus contemporains, et participe à la mise en valeur de notre patrimoine mobilier.

Enfin, dans un monde de plus en plus soucieux de durabilité, le tapissier se positionne comme un acteur clé de la réutilisation : il redonne vie à des meubles oubliés, prolonge la durée de vie des objets, et offre une alternative élégante à la surconsommation.

Fiche métier : Tapissier décorateur

Domaine : Artisanat d’art, décoration intérieure
Activités :

  • Réfection de sièges anciens ou contemporains
  • Garniture traditionnelle (crin, ressorts) ou moderne (mousse)
  • Pose de tissu, finitions décoratives (clous, passepoils, galons)
  • Confection de décors textiles (rideaux, coussins, tentures)

Compétences requises :

  • Précision, sens de l’esthétique
  • Connaissance des styles de mobilier
  • Maîtrise des outils et des techniques de garniture
  • Patience, minutie et sens du service client

Débouchés :

  • Ateliers artisanaux, restauration de patrimoine
  • Collaboration avec architectes, décorateurs, hôtels de luxe
  • Possibilité de s’installer à son compte

Se former à l’École des Beaux Métiers

L’École des Beaux Métiers propose des formations qualifiantes en tapisserie d’ameublement siège, accessibles aux adultes en reconversion ou aux jeunes passionnés de décoration.

Les cours allient théorie, histoire des styles, et beaucoup de pratique en atelier : chaque élève apprend à restaurer des sièges anciens selon les règles de l’art, tout en explorant des créations modernes.

➡️ Prochaines sessions : septembre 2025 (formation CAP), janvier 2026 (stages intensifs)
➡️ Durée : de 6 semaines à 1 an selon la formule
➡️ Public : débutants motivés, professionnels en perfectionnement

👉 Pour en savoir plus et découvrir les travaux des élèves : https://ecoledesbeauxmetiers.fr/contact/

Ecole des beaux métiers

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